Être fière. C’est un gros et fort sentiment. Il peut s’appliquer à plusieurs sphères de notre vie mais jamais à la légère. Il nécessite toujours un travail, un cheminement et un accomplissement.
LA FORCE DE L’ORGUEIL
Je suis quelqu’un de fière dans la vie; à la limite orgueilleuse. Mon indépendance, et surtout mon désir de pouvoir accomplir une tâche par moi-même (et aussi sans l’aide d’un homme!) me pousse souvent à me surpasser. Une personne très sage m’a déjà dit que ce qui me manquait en « jambes » sur un terrain d’ultimate, je le compensais avec mon cœur. Je pense que ça s’applique également en dehors du terrain.
Je suis fière de ma force de caractère qui m’amène à me tenir debout pour mes convictions. Je n’aime pas nécessairement avoir de l’attention; je dis toujours que je suis une bonne deuxième. Mais lorsque j’ai réalisé que j’avais la force de me mettre de l’avant, je me suis dit que j’avais la responsabilité de le faire. On manque clairement de modèles et si je peux aider ne serait-ce qu’une personne, ça en aura valu la peine.
LE DEVOIR DE M’IMPLIQUER
Il y a plusieurs années j’ai donc décidé de devenir bénévole pour le GRIS Montréal; organisme ayant pour but de démystifier les orientations sexuelles et les identités de genres auprès des jeunes (et moins jeunes). Il y a encore tellement de préjugés dans notre société et je suis privilégiée d’avoir l’opportunité d’exposer ma réalité et mon vécu auprès de ces gens. C’est toujours l’inconnu qui fait peur et c’est magique de constater qu’en à peine une heure je peux avoir un si grand impact dans l’esprit et les perceptions de certaines personnes.
Le mois de la fierté pour moi ce n’est donc pas pour célébrer le fait que je suis lesbienne mais de reconnaitre et souligner tout le chemin qui a été parcouru – et qui reste encore à parcourir. Des gens que je n’aurai jamais la chance de rencontrer se sont battus, certains au périple de leur vie, pour paver ce chemin. C’est toutes ces victoires qui font en sorte que je puisse sortir de chez moi la tête haute, en étant qui je suis. Ce n’est pas le cas de tout le monde même encore aujourd'hui.
UN PEU DE CONTEXTE
J’ai la chance d’être née et d’avoir grandi à Montréal, une ville relativement ouverte d’esprit qui respecte les différences. J’ai une famille qui m’aime et ne juge pas qui je suis. Parce que oui, mon homosexualité fait partie de qui je suis. Ce n’est pas un choix, ni un style de vie. Ça fait partie de moi autant que mon hypersensibilité, mon amour des cocktails et mes cheveux blancs.
Je rêve d’un jour ou on n’aura plus à faire une annonce pour expliquer qu’on est différent. Cessez d’assumer que tout le monde est fait d’un même moule; chacun est soi-même, point. Il n’y a personne de pareil. Aimons-nous les uns les autres, et cessons de juger notre voisin. S’il est heureux, tant mieux. Le monde est bien assez rempli de haine comme ça. Spread the love.
LE MOT DE LA FIN
Je termine en remerciant Adriana de toujours me pousser en dehors de ma zone de confort et que c’est correct de m’asseoir un instant dans mon malaise et mes interrogations. J’apprends et j’évolue et c’est à ce moment que le vrai changement se fait ressentir. Je suis une meilleure personne un peu plus à chaque jour et c’est en partie grâce à elle.